À l'issue d'une seule fécondation/reproduction sexuée, on ne peut remplir qu'une seule case… Le tableau n'aura une valeur statistique (résultats possibles et probabilités) qu'à l'échelle d'une population et pas seulement d'un couple !
Échiquier de croisement |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
A | a | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | A | (A//A) |
(A//a) |
a | (A//a) |
(a//a) |
Échiquier de croisement |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
A (50%) | a (50%) | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | A (50%) | (A//A) 0,5 x 0,5 = 0,25 = 25% |
(A//a) 25% |
a (50%) | (A//a) 25% |
(a//a) 25% |
La proportion de chaque phénotype dépend de la relation de dominance entre les allèles.
On retrouve avec ce modèle la « Loi des grands nombres » : la probabilité de tirage au sort des 2 "allèles" tend vers la fréquence (réelle) des 2 allèles dans la population.
Si on tire à pile ou face un assez grand nombre de fois, alors on obtient globalement 50% de faces et 50% de piles.
On note p la fréquence de l’allèle A et q la fréquence de l’allèle a.
Échiquier de croisement |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
A (p) | a (q) | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | A (p) | (A//A) p x p = p2 |
(A//a) p x q |
a (q) | (A//a) q x p |
(a//a) q x q = q2 |
On observe trois phénotypes, les deux allèles R et b en présence s'expriment conjointement : c'est une relation de codominance.
Échiquier de croisement des génotypes |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
R | r | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | R | (R//R) |
(R//r) |
r | (R//r) |
(r//r) |
Échiquier de croisement des phénotypes |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
R | r | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | R | [fleur rouge] |
[fleur rose] |
r | [fleur rose] |
[fleur blanche] |
On appelle p la fréquence de l’allèle R et q la fréquence de l’allèle b.
Chaque cellule reproductrice (ovule ou gamète) à la même probabilité (donc 0,5 = 50%) de porter l'un des deux allèles ; cependant, à l'échelle de la population, les fréquences des allèles peuvent être différentes.
Échiquier de croisement |
Allèle apporté par l’ovule | ||
---|---|---|---|
R (p) | b (q) | ||
Allèle apporté par le spermatozoïde | R (p) | p x p = p2 |
p x q |
b (q) | p x q |
q x q = q2 |
Formules à écrire dans le tableur :
Génotypes | (R//R) | (R//b) | (b//b) |
---|---|---|---|
Phénotypes | [rouge] | [rose] | [blanc] |
Fréquence théoriques (simulation)* | 0,43 |
0,43 |
0,14 |
Fréquences théoriques (modèle de HW) | 0,42 |
0,43 |
0,14 |
Fréquences réelles (observées) | 0,41 |
0,48 |
0,11 |
* Les résultats de la simulation changent à chaque fois qu'on fait un nouveau tirage - les valeurs que vous avez obtenues sont sans doute (légèrement) différentes des miennes. Par contre, les valeurs du modèle de Hardy-Weinberg doivent être les mêmes puisqu'elles sont basées sur les fréquences p et q des allèles (ainsi, bien entendu, que les valeurs réelles !).
Les résultats réels sont semblables (dans cet exemple) aux résultats du modèle. La population satisfait donc aux conditions du modèle de Hardy-Weinberg qui suppose que :
On dit dans ce cas que la population est "à l'équilibre".
La génération N est celle des fleurs observées sur la prairie.
Soit :
La fréquence de l'allèle R à la génération N+1 vaut (voir justification plus haut) :
f(R)N+1 = f(R//R)N + 1/2 f(R//b)N [1]
D'après l'échiquier de croisement (voir plus haut) :
avec p la fréquence de l'allèle R et q la fréquence de l'allèle (à la génération N).
La relation [1] devient alors : f(R)N+1 = p2 + 1/2 x 2 pq = p2 + pq
Or p+q = 1 d'où q = 1 - p, ce qui donne : f(R)N+1 = p2 + p x (1 - p) = p2 + p - p2 = p
Soit : f(R)N+1 = f(R)N, CQFD.
On montre de la même façon que f(b)N+1 = f(b)N, ou plus simplement, comme f(R)+f(b)=1 :
f(b)N+1 = 1 - f(R)N+1 = 1 - f(R)N = f(b)N
Conclusion : les fréquences des allèles restent constantes au cours des générations quand la population respecte les conditions du modèle de Hardy-Weinberg.