1-La biodiversité et son évolution

Dossier 3 - Impacts des forces évolutives sur la biodiversité - Corrigé

Document 1 - Transmission des allèles au cours de la reproduction sexuée

  1. Proposer un moyen de simuler une reproduction sexuée à l'aide du matériel disponible.
  1. Compter 40 allumettes (les « chromosomes »).
  2. Représenter l’allèle A par un trait noir sur 20 « chromosomes » et l’allèle a par un trait de couleur sur les autres 20 « chromosomes ».
  3. Réunir 10 allumettes « A » et 10 allumettes « a » : ce lot représente les chromosomes (portant le gène étudié) de 10 hommes. L’autre lot de 20 allumettes représente les chromosomes (portant le gène étudié) de 10 femmes.
  4. Simuler une fécondation en piochant, au hasard, un « chromosome » dans le lot des hommes et un autre « chromosome » dans le lot des femmes.
  1. Réaliser un « échiquier de croisement » représentant symboliquement cette fécondation.

À l'issue d'une seule fécondation/reproduction sexuée, on ne peut remplir qu'une seule case… Le tableau n'aura une valeur statistique (résultats possibles et probabilités) qu'à l'échelle d'une population et pas seulement d'un couple !

Échiquier de croisement

Allèle apporté par l’ovule
A a
Allèle apporté par le spermatozoïde A

(A//A)

(A//a)

a

(A//a)

(a//a)

  1. Refaire plusieurs autres simulations et calculer la proportion de chaque type de génotypes obtenus dans la génération N+1.
  2. Ces valeurs sont-elles conformes aux résultats attendus ?

Échiquier de croisement

Allèle apporté par l’ovule
A (50%) a (50%)
Allèle apporté par le spermatozoïde A (50%)

(A//A) 0,5 x 0,5 = 0,25 = 25%

(A//a) 25%

a (50%)

(A//a) 25%

(a//a) 25%

La proportion de chaque phénotype dépend de la relation de dominance entre les allèles.

  1. À quelle(s) condition(s) les valeurs théoriques sont-elles proches des valeurs réelles ?

On retrouve avec ce modèle la « Loi des grands nombres » : la probabilité de tirage au sort des 2 "allèles" tend vers la fréquence (réelle) des 2 allèles dans la population.

Si on tire à pile ou face un assez grand nombre de fois, alors on obtient globalement 50% de faces et 50% de piles.

On note p la fréquence de l’allèle A et q la fréquence de l’allèle a.

  1. Calculer la fréquence théorique des différents génotypes et phénotypes avec cette notation.

Échiquier de croisement

Allèle apporté par l’ovule
A (p) a (q)
Allèle apporté par le spermatozoïde A (p)

(A//A) p x p = p2

(A//a) p x q

a (q)

(A//a) q x p

(a//a) q x q = q2

Document 2 - Structure génétique d’une population à l’équilibre

  1. Quelle est la relation de dominance entre les allèles R et b ?

On observe trois phénotypes, les deux allèles R et b en présence s'expriment conjointement : c'est une relation de codominance.

  1. Faire un échiquier de croisement avec les génotypes et les phénotypes (couleur des fleurs).

Échiquier de croisement des génotypes

Allèle apporté par l’ovule
R r
Allèle apporté par le spermatozoïde R

(R//R)

(R//r)

r

(R//r)

(r//r)

 

Échiquier de croisement des phénotypes

Allèle apporté par l’ovule
R r
Allèle apporté par le spermatozoïde R

[fleur rouge]

[fleur rose]

r

[fleur rose]

[fleur blanche]

On appelle p la fréquence de l’allèle R et q la fréquence de l’allèle b.

  1. Établir les fréquences théoriques des génotypes et des phénotypes.

Chaque cellule reproductrice (ovule ou gamète) à la même probabilité (donc 0,5 = 50%) de porter l'un des deux allèles ; cependant, à l'échelle de la population, les fréquences des allèles peuvent être différentes.

Échiquier de croisement

Allèle apporté par l’ovule
R (p) b (q)
Allèle apporté par le spermatozoïde R (p)

p x p = p2

p x q

b (q)

p x q

q x q = q2

  1. Simuler des croisements à l'aide du tableur, puis comparer les résultats réels aux résultats théoriques. Peut-on dire que la population de mufliers "suit la loi de Hardy-Weinberg" ?

Formules à écrire dans le tableur :

Génotypes (R//R) (R//b) (b//b)
Phénotypes [rouge] [rose] [blanc]
Fréquence théoriques (simulation)*

0,43

0,43

0,14

Fréquences théoriques (modèle de HW)

0,42

0,43

0,14

Fréquences réelles (observées)

0,41

0,48

0,11

* Les résultats de la simulation changent à chaque fois qu'on fait un nouveau tirage - les valeurs que vous avez obtenues sont sans doute (légèrement) différentes des miennes. Par contre, les valeurs du modèle de Hardy-Weinberg doivent être les mêmes puisqu'elles sont basées sur les fréquences p et q des allèles (ainsi, bien entendu, que les valeurs réelles !).

Les résultats réels sont semblables (dans cet exemple) aux résultats du modèle. La population satisfait donc aux conditions du modèle de Hardy-Weinberg qui suppose que :

On dit dans ce cas que la population est "à l'équilibre".

  1. Montrer que les fréquences des allèles à la génération N+1 sont égales aux fréquences des allèles à la génération N.

La génération N est celle des fleurs observées sur la prairie.

Soit :

La fréquence de l'allèle R à la génération N+1 vaut (voir justification plus haut) :

f(R)N+1 = f(R//R)N + 1/2 f(R//b)N [1]

D'après l'échiquier de croisement (voir plus haut) :

avec p la fréquence de l'allèle R et q la fréquence de l'allèle (à la génération N).

La relation [1] devient alors : f(R)N+1 = p2 + 1/2 x 2 pq = p2 + pq

Or p+q = 1 d'où q = 1 - p, ce qui donne : f(R)N+1 = p2 + p x (1 - p) = p2 + p - p2 = p

Soit : f(R)N+1 = f(R)N, CQFD.

On montre de la même façon que f(b)N+1 = f(b)N, ou plus simplement, comme f(R)+f(b)=1 :
f(b)N+1 = 1 - f(R)N+1 = 1 - f(R)N = f(b)N

Conclusion : les fréquences des allèles restent constantes au cours des générations quand la population respecte les conditions du modèle de Hardy-Weinberg.