1-L'atmosphère terrestre et la vie

Dossier 2 - Le dioxygène et l'ozone dans l'atmosphère terrestre

La plupart des gens pense que la vie ne peut se développer sur une planète que si son atmosphère contient du dioxygène. Vraiment ?

Notions évoquées dans ce dossier
  • une source, un puits de dioxygène
  • une cyanobactérie
  • une fer rubané
  • une stromatolithe
  • la couche d'ozone

Document 1 - Évolution de la teneur en dioxygène dans l'atmosphère terrestre

L'évolution de la teneur de l'atmosphère en dioxygène est l'objet de nombreuses incertitudes. Le modèle présenté ici synthétise les données et les incertitudes (déterminées en 2008).

Le trait noir et la zone vert foncé indiquent la valeur « probable » de cette teneur. Les rectangles verts indiquent le domaine d'incertitude où pourrait se trouver la valeur réelle.

La « brusque » augmentation du dioxygène atmosphérique vers -2,5 Ga pourrait avoir été moins brutale que dessinée ici et s'être poursuivie jusque vers –2 Ga.

Source : d'après planet-terre

Document 2 - Les marqueurs géologiques du dioxygène atmosphérique

Les fers rubanés

Les fers rubanés ("banded iron formation" ou BIF en Anglais) constituent l'essentiel des gisements de minerai de fer du monde.

un affleurement de fer rubané un échantillon de fer rubané

Ce sont des roches sédimentaires d'origine marine formées de lits d'hématite (Fe2O3) alternant avec des lits de silice (SiO2) plus ou moins colorés par l'hématite. L'hématite, normalement grise, devient rouge lorsqu'elle est hydratée (sous forme d'oxydes ferriques Fe3+).

Les BIF proviennent probablement de l'activité photosynthétique de cyanobactéries, libérant des molécules de dioxygène dans l'eau.

Source : planet-terre

Le dioxygène est un oxydant fort qui peut réagir avec de nombreuses espèces chimiques dites réductrices au cours d'une réaction d’oxydoréduction. Le fer peut ainsi réagir avec le dioxygène et former des oxydes de fer (de formule générale et pouvant être rouges). Trois oxydes de fer (Fe2O3, FeO et Fe3O4) peuvent se former avec des proportions différentes de dioxygène.

Expérience

On veut caractériser les divers oxydes de fer.

Protocole
  1. Mélanger dans un bécher une pointe de spatule de sulfate de fer avec de l’eau du robinet, ou verser un peu de solution de sulfate de fer (II) dans un bécher.
  2. Agiter à l’aide d’une spatule.
  3. Ajouter quelques gouttes d’une solution d’hydroxyde de sodium  : un précipité vert caractéristique des ions fer (II) Fe2+ apparaît.
  4. Dans un deuxième bécher, mélanger une pointe de spatule de sulfate de fer (II) avec de l’eau du robinet.
  5. Placer un bulleur (ou verser quelques gouttes d'eau oxygénée) dans la solution pour incorporer du dioxygène : la solution vire au brun (apparitions des ions fer (III) Fe3+ : rouille).
Document de secours

Étapes 1-2-3

Source : Chemistry Channel

Étapes n°4-5

Source : COURS-SvT-LORITZ-CD

Ce document représente l'importance des gisements de fers rubanés depuis 4 Ga :

Source : ibid

Visionnez la vidéo suivante jusqu'à la 46'00.

Source : "Planète miracle", épisode "La mer primitive" (NHK - Antenne 2, 1987)

Les stromatolithes

On trouve sur la plage de Shark Bay en Australie, des roches particulières, les stromatolithes.

Ces roches ont une forme de boule ou de champignon. Leur surface est gluante.

Source : http://cas.bellarmine.edu/tietjen/Evolution/stromatolites2.htm

En coupe, elles apparaissent formées de très fines couches concentriques (stromato = couche et lithe = pierre).

L'échantillon mesure quelques dizaines de cm de hauteur.

Les trous visibles à la base sont des loges de larves d'insectes qui vivent dans une eau très peu profonde (les phryganes).

Source : www.mnhn.fr/mnhn/mineralogie/histoire/index/collections/sedimentaires.htm

Les stromatolithes se forment grâce à l'activité de cyanobactéries. On peut les observer au microscope en prélevant un échantillon dans une stromatolithe (actuelle ou fossile).

Cyanobactéries fossiles (ME) Cyanobactéries actuelles (MO)
Source : http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/planete_terre.html Source : http://cas.bellarmine.edu/tietjen/Evolution/stromatolites2.htm

A, B et C : sphéroïdes bactériens, D : filaments de cyanobactéries

Durant la journée, l'activité photosynthétique des cyanobactéries entraîne la précipitation de carbonates, qui sont englués avec d'autres sédiments par la substance visqueuse produite par les bactéries. Une fine couche de calcaire est ainsi formée. Durant la nuit, il n’y a pas de photosynthèse donc pas de dépôt de calcaire. La journée suivante, l'activité photosynthétique reprend, ce qui explique les couches concentriques apparaissant en coupe, dont chacune correspond à une journée.

Le dioxyde de carbone (dissous dans l'eau) est absorbé par les cyanobactéries pour leur photosynthèse, ce qui entraîne la formation de carbonate de calcium (CaCO3) en déplaçant l'équilibre de la réaction chimique suivante vers la droite :

2HCO3- + Ca2+ -> CaCO3 + CO2 + H2O

La séquence ci-dessous explique ce mode de formation des stromatolites actuels :

Source : "Planète miracle", épisode "La mer primitive" (NHK - Antenne 2, 1987)

Document 3 - La couche d'ozone

Pistes d'exploitation

  1. Équilibrer l'équation bilan de la réaction chimique entre le fer et le dioxygène au cours de l'oxydation de l'ion Fe(II) en ion Fe (III).
  2. D'où provient le dioxygène de l'atmosphère terrestre ? Comment le sait-on ?
  3. Une planète doit-elle contenir du dioxygène pour que la vie puisse s'y développer ? Pourquoi ?
  4. Déterminer l’emplacement et le mode de formation de la couche d’ozone terrestre.
  5. Justifier le rôle fondamental de la couche d’ozone terrestre.