On a montré que la différenciation sexuelle était sous le contrôle d'hormones. On peut se demander si l'orientation sexuelle ne dépend pas de mécanismes comparables. Ce document présente quelques éléments de réflexion.
Source : http://www.mainsbsl.qc.ca/lgbt/definitions/orientations-sexuelles
Pour déterminer l'orientation sexuelle d'un animal, comme le rat par exemple, on le met dans une cage à trois compartiments, un vide où on le dépose et un de chaque côté contenant soit un mâle, soit une femelle (sexuellement réceptive). On mesure alors le "score de préférence" de l'individu testé, c'est-à-dire le temps qu'il passe dans le compartiment contenant l'individu du même sexe moins le temps qu'il passe dans le compartiment contenant l'individu du sexe opposé.
Résultats chez les mâlesOn a rendu la testostérone inactive chez des jeunes rats mâles. Ce traitement empêche donc la masculinisation des rats. On a ensuite observé les préférences sexuelles des rats devenus adultes, en les comparant à un groupe témoin (contrôle). |
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On a injecté de l'estradiol (EB) à des souriceaux femelles pendant les trois premières semaines de leur vie, à forte dose (EB fort) ou faible dose (EB faible).
On a ensuite observé les préférences sexuelles des rattes devenues adultes, en les comparant à un groupe témoin (contrôle) : un score positif indique une préférence pour les femelles, un score négatif une préférence pour les mâles.
Un traitement hormonal (estradiol et/ou progestérone) chez la ratte adulte ne rétablit pas une orientation "normale". L'effet de l'estradiol appliqué pendant la période périnatale est donc irréversible.
L'homosexualité s'observe parfois plus dans certaines familles que dans d'autres. Est-ce dû à une influence de l'environnement, comme l'éducation par exemple ?
On a établi la concordance de l'orientation homosexuelle chez des jumeaux, c'est-à-dire la probabilité, lorsqu'un des deux jumeaux est homosexuel, que l'autre le soit également.
Le graphique présente les résultats de six études indépendantes, portant sur un total de 270 paires de vrais et 271 paires de faux jumeaux, ainsi que la moyenne des six études.
NB : une concordance de 100 % n'indique pas la présence de 100 % d'homosexuels dans une population, mais que si dans cette population un jumeau était homosexuel, alors l'autre l'était également.
La longueur relative des doigts de la main D2 (index) et D4 (annulaire) est un caractère sexuel secondaire : en effet chez la femme, ces deux doigts sont en général de même taille, mais pas chez l'homme.
On a comparé cette différence entre des personnes homo- et hétérosexuelles.
On sait que les hormones mâles (comme la testostérone) stimulent la croissance des os longs. D'autre part, des femmes ayant été anormalement exposées à des hormones mâles pendant leur vie fœtale ont un rapport D2/D4 inférieur à la normale.
NB : on ne peut pas connaître l'orientation sexuelle d'une personne en mesurant son rapport D2/D4 ! La différence constatée entre les rapports D2/D4 des homo- et des hétérosexuels n'a de valeur que statistique.
Source : "Biologie de l'homosexualité", Jacques Balthazart (Éditions Mardaga, collections Psy, 2010) - site