De nombreuses personnes ont des difficultés à digérer le lait et les produits laitiers : ils sont "intolérants au lactose". D'autres ne souffrent pas de ces problèmes.
Entre 30 minutes et 2 heures après avoir absorbé du lait, certaines personnes souffrent de ballonnements et de flatulences, voire de diarrhées et de vomissements.
Ces symptômes sont dus à une intolérance pour le lactose, un sucre naturellement présent dans le lait, suite à une production insuffisante de lactase, une enzyme digestive.
Normalement, la lactase transforme le lactose entre deux plus petites molécules qui sont absorbées. Si le lactose n'est pas transformé, il est récupéré par les microbes de l'intestin qui produisent alors du gaz et d'autres produits à l'origine des symptômes.
Source de l'illustration : fr.medipedia.be
NB : ne pas confondre le lactose (sucre) et la lactase (enzyme).
Le gène MCM6 régule l'expression du gène LPH qui code pour la lactase, en le laissant s'exprimer chez le nouveau-né puis en l'inactivant chez l'adulte.
Le gène LPH et le gène MCM6 sont situés sur le bras long du chromosome n°2. Ce sont deux gènes morcelés (les exons sont représentés par les "boîtes" noires).
On connait diverses mutations ponctuelles sur le gène MCM6, qui diffèrent selon les populations. Ces mutations, qui touchent les introns du gène MCM6, permettent au gène LPH de continuer à s'exprimer chez l'adulte.
Source : https://consensus.nih.gov/2010/lactoseabstracts.htm
Cette carte représente la proportion d'individus adultes capables de digérer le lactose dans le monde.
Les zones rouges (plus de 90% de la population tolérante au lactose) correspondent aux régions où une mutation permettant la digestion du lactose chez l’adulte est apparue : ces mutations sont apparues à plusieurs endroits du globe de façon indépendante.
Les allèles favorables (mutés) se sont ensuite répandus dans les populations au cours des générations par la reproduction sexuée.
Sources : "A propos de races humaines et de tolérance au lactose", "A worldwide correlation of lactase persistence phenotype and genotypes"
L'allèle muté étant favorable dans les populations consommant du lait, sa transmission de génération en génération a été favorisée par la sélection naturelle, mais a aussi été influencée par les migrations et d'autres facteurs culturels. Source : "Groupes humains : homogénéité et diversité", CNRS (videotheque.cnrs.fr) |
Pour simplifier, on notera MCM6+ et MCM6- les deux allèles du gène régulateur de l'expression du gène de la lactase :
Pistes d'exploitation
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