3-L'humanité et les écosystèmes

Dossier 1 - Les services écosystémiques

À défaut de respecter la nature pour ce qu'elle est, on tente de la considérer pour ce qu'elle peut "valoir" et les "services" qu'elle peut nous rendre…

Notion évoquée dans ce dossier
  • un service écosystémique

Source : 4e de couverture de la BD d'Alessandro Pignocchi "Petit traité d'écologie sauvage"

Document 1 - Définition

En 2005, "l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire" a défini les services écosystémiques comme « les bénéfices que les humains tirent des écosystèmes ». Quatre catégories de services écosystémiques ont été définies.

Source : https://www.millenniumassessment.org/fr/

Source : https://journals.openedition.org/vertigo/13147?lang=en

Source : https://www.supagro.fr/ress-pepites/processusecologiques/co/ServicesEcosystemiques.html

Document 2 - Les zones humides en France

Les deux tiers environ des zones humides métropolitaines françaises ont disparu depuis le début du XXe siècle, dont la moitié entre 1960 et 1990.

Transition entre milieux terrestres et aquatiques, les zones humides comprennent une mosaïque d’habitats adaptés aux gradients d’humidité et de salinité. Ce sont des foyers de biodiversité accueillant une flore et une faune souvent rares, protégées et à forte valeur patrimoniale. Elles peuvent être le lieu de pratiques et d’usages agricoles extensifs originaux. Leurs fonctions hydrologiques, biogéochimiques et biologiques (régulation des débits, interception des polluants, sites d'alimentation et de reproduction d’espèces animales, etc.) sont à l’origine de services écosystémiques.

Source : Compenser la destruction de zones humides. Retours d’expérience sur les méthodes et réflexions inspirées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (France) (www.cairn.info)

Piste d'exploitation

  1. Identifier chaque catégorie de services écosystémiques en faisant correspondre à chaque numéro (1 à 11 du document) une des catégories ci-dessous :

Document 3 - Les zones humides et l'ouragan Katrina

L’ouragan Katrina s’est soldé par la perte de 1 833 vies humaines et par des coûts et des dégâts s’élevant à un total de 125 à 148 MM$. Une grande partie de ces dommages aurait pu être évitée si les marais côtiers et l’effet de tampon naturel qu’ils procurent contre l’onde de tempête n’avaient pas été éliminés par l’activité anthropique au cours du dernier siècle.

Une analyse publiée après l’ouragan estimait que les terres humides côtières de la Louisiane fournissent des SE (régulation des tempêtes et des inondations) d’une valeur de 940 $ (2004) par hectare et par an, et des SE supplémentaires d’une valeur de 11 760 $ par hectare et par an

La restauration de ces terres humides et des digues à la Nouvelle-Orléans s’élève à approximativement 25 MM$, et la restauration des 480 000 ha de terres humides perdues avant Katrina rétablirait des SE perdus d’une valeur de 6 MM$ par an, ou de 200 MM$ à la valeur actuelle.

$ : dollar américain, MM : milliard

Sources : https://planetevivante.wordpress.com/2010/08/29/retour-sur-louragan-katrina-5-ans-apres/ (photo) ; Compenser la destruction de zones humides. Retours d’expérience sur les méthodes et réflexions inspirées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (France) (www.cairn.info)

Document 4 - L'approvisionnement en eau de la ville de New-York

Parfois sans le savoir, les 9 millions de New Yorkais boivent l’une des meilleures eaux potables du monde. Chaque jour, le réseau d’eau de la ville achemine 4,5 milliards de litres d’eau. Les restaurants chics la servent en carafe et, dans les échoppes de pizzas ou de bagels, on affirme qu'elle est l’un des ingrédients clés qui assurent la qualité de la pâte… Et pourtant, l’eau de New York n’est même pas filtrée !

Depuis les années 1830, la ville de New York capte son eau dans la région des monts Catskill, à 200 km au nord-ouest de la ville, où elle est stockée dans d’immenses lacs artificiels qui forment un filtre naturel. À partir des années 1980, l'industrialisation de l'agriculture a provoqué une pollution par les engrais et une contamination microbienne de l'eau, une accélération de l'érosion et une dégradation de l'environnement suite à l'urbanisation. Les coûts de traitement de l'eau furent estimés à 4 MM$ pour la construction des infrastructures, plus 2 MM$ par an pour leur fonctionnement, ce qui aurait multiplié par deux le prix de l’eau. Au lieu d'opter pour cette solution, la ville de New York choisit de mettre en place un programme de préservation écologique du bassin versant, en associant les agriculteurs dans un "plan de contrôle de la pollution" adapté à chaque exploitation. Avec une dépense globale de 550 M$, la ville a économisé plusieurs milliards de dollars de constructions et des centaines de millions de coûts opérationnels annuels.

$ : dollar américain, MM : milliard, M : million

Sources : Dossier "L'eau de New York" (eau-iledefrance.fr) , https://frenchmorning.com/font-les-citernes-les-toits-new-york/ (photo)

Pistes d'exploitation

  1. Pour chaque exemple, identifier la ou les catégorie(s) de service écosystémique en jeu.
  2. Évaluer, selon le cas, les pertes subies ou les économies réalisées.
  3. Trouver dans votre environnement (commune, région…) des exemples d'écosystèmes (plus ou moins transformés) et les "services" rendus.