1-La nature près de chez moi

Préparation de la séance

Cette activité m'a été proposée par M. Bitsch.

Introduction : retrouver notre place dans la nature

…pendant la période de confinement imposée au printemps 2020, et après.

L’idée est de rendre concret des notions comme " environnement", "biodiversité", "écosystème", "résilience"… dont vous avez peut-être entendu parler mais qui vous ont semblées très (trop) théoriques.

Tous ces termes se rapportent à ce qu'on appelle plus simplement… la nature. Mais où est-elle ? Jusqu'où faut-il aller pour la voir ? Est-ce que j'en fais (vraiment) partie ?

L'humain a une tendance à se considérer comme une espèce à part, et à se comporter vis à vis de son environnement comme dans un inépuisable "supermarché" (tendances entretenues par la plupart des dogmes religieux). On mesure aujourd'hui, avec le dérèglement climatique, la sixième crise biologique annoncée, le Covid19… à quel point cette conception "anthropocentrée" est illusoire et destructrice, aussi bien pour la planète que pour nous-mêmes. Peut-être est-il encore temps de nous débarasser de ce fantasme archaïque.

L'idée est donc, au travers de quelques patientes observations, de retrouver au moins une partie de nos attaches au reste du monde vivant.

Car pour (re)prendre conscience de notre véritable place sur cette planète, la première et indispensable étape est l’observation. L'observation scientifique : minutieuse, répétée, organisée, curieuse. Du fait du confinement imposé, nous ne pouvons pas aller à la rencontre de « la nature sauvage » (si tant est qu'elle existe encore). Nous allons donc nous pencher sur la « nature ordinaire », celle qui nous entoure au quotidien.

Élément de réflexion

L'anthropologue Philippe Descola estime qu'il "faut repenser les rapports entre humains et non-humains".

« Mes observations sur le terrain auprès des sociétés amérindiennes d’Amazonie m’ont amené à constater que ces populations ne faisaient pas de distinction entre la nature et la société, les non-humains y sont vus comme des personnes. J’ai consacré ensuite une partie de mes travaux d’anthropologie comparée à explorer les formes de relation que les collectifs humains entretiennent avec les non-humains, ce qui m’a conduit à m’interroger sur l’universalité présumée de nos propres conceptions de la nature. Or, le domaine non-humain vu comme extérieur aux humains, ce que nous, Occidentaux, appelons la Nature, est en réalité une conception récente, née en Europe il y a quatre siècles tout au plus. L’idée que les humains sont en retrait du monde – ce que j’appelle le naturalisme, c'est-à-dire la distinction entre la société et la nature – a conduit à faire de la nature un champ d’investigation, que nous cherchons à contrôler et que nous concevons comme une ressource extérieure à nous-mêmes. »

Source : Journal du CNRS du 3 juin 2020